En classe de 4°, le programme de français permet aux élèves d’apprendre ce qu’est une nouvelle (court récit se terminant par une chute). Mais également le récit fantastique. Et nous avons un excellent mélange pour une rédaction à la hauteur. Une élève de la classe de 4°A, Loïse Renard-Mendez, a écrit le meilleur récit. Je le publie pour que vous puissiez, vous aussi, vous régaler d’un bon récit fantastique.

Bonne Lecture!!!!!!!

      Je courais. Les aboiements des chiens déchaînés résonnaient dans le silence de la forêt et les cris des gardes, de plus en plus proches, me firent redoubler de vitesse. La sueur perlait sur mon front et mes cheveux se collaient à mon crâne, je trébuchai sur une racine d’arbre et me relevai aussitôt. La nuit noire ne facilitait pas ma fuite, mais mes yeux s’y acclimatèrent rapidement. J’analysai rapidement la situation : j’étais dans une forêt, il faisait nuit, je ne sais pas ce qui m’avait pris. Autrefois, j’étais une jeune fille sage et gentille, puis, peu avant mes dix-huit ans, je m’étais enfuie, à la recherche de qui j’étais vraiment, j’étais alors devenue une sorte de brigand.

A l’instant où je vous parle, je venais de sauver un homme de la pendaison et les gardes royaux étaient à mes trousses. Je sortis du sentier et m’enfonçai de plus en plus profondément dans la forêt. Soudain, la pluie se mit à tomber, toujours plus fort. Grâce à elle, les gardes ne purent me suivre. Ils décidèrent d’abandonner les recherches. Il me fallait un abri pour la nuit, je partis donc à la recherche d’une grotte ou d’une autre cachette.

C’est alors que je le trouvai : un immense manoir tout en pierre qui avait dû être une forteresse car elle était encore marquée de ses anciennes batailles ; malgré cela, je décidai d’y entrer.

La porte principale était à moitié arrachée et un vent glacial s’engouffrait dans le hall qui était immense, à l’image de la maison et pourtant il était très sobre. Il y avait un escalier monumental qui faisait face à la porte, la faible lumière que procurait la lune rendait l’endroit encore plus effrayant, les meubles projetaient des ombres aux formes inquiétantes  et le silence était presque total, interrompu par les grondements du tonnerre qui faisait rage dehors. Je me décidai à chercher une chambre. Je commençai à gravir l’escalier, lorsqu’un craquement me fit sursauter. Je fis volte face, tous les sens en alerte. Je vis une ombre s’éloigner vers l’aile est du château. Le sang se mit à battre dans ma tempe et les battements de mon cœur s’accélérèrent. La peur commença à s’insinuer en moi, pareille à un serpent. J’essayai de garder mon calme, mais c’était peine perdue. Je me retournai et gravis les marches quatre à quatre, je tournai à gauche et m’enfonçai dans un couloir qui paraissait sans fin.

Les escaliers se succédèrent. Les couloirs se changèrent en tunnels et se firent de plus en plus sombres et étroits. C’est alors qu’au bout de l’un d’eux, j’entendis un rire à glacer le sang. Il n’avait rien d’humain, il était terrifiant et comme empreint de mort, le genre de rire qui sera le dernier que vous entendrez. Je fus saisie de panique et mon instinct prit le dessus. Je pris mes jambes à mon cou. Je gravis les escaliers en sens inverse, mais décidai de ne pas retourner dans le hall, je bifurquai donc vers le centre du manoir. Au lieu de mener vers d’autres couloirs comme je m’y attendais, il déboucha dans une petite cour intérieure. Elle était magnifique, elle contrastait vraiment avec le reste du château car elle était entourée d’arcades finement sculptées et d’une chapelle de style gothique. Je me précipitai vers la porte de celle-ci, elle s’ouvrit sans difficulté et je pénétrai à l’intérieur.

A peine avais-je fermé la porte que je sentis que quelque chose clochait. Il régnait dans la pièce une odeur de renfermé et un silence de mort. Je me retournai. Devant moi se tenait l’homme le plus beau que j’aie jamais vu : il était grand, brun, il avait les yeux verts de jade et il était assez musclé. Alors que je croyais qu’il ne pouvait être plus beau, il sourit, un sourire blanc comme la neige. J’aurais pu rester des heures à le contempler si je ne m’étais pas aperçue qu’il avait les canines étonnamment longues. Pour la première fois je fis attention à ce qu’il y avait derrière lui. Un cercueil en bois se dressait sinistrement sur l’autel de la chapelle, mais le pire, c’est qu’il était vide. Non, c’était impossible, l’homme qui se tenait devant moi ne pouvait-être le cadavre! Puis, en le regardant mieux, il me sembla bien pâle, mais ça ne pouvait être qu’une coïncidence! Les vampires n’existaient pas ! Ils n’étaient que des mythes, des histoires pour faire peur aux enfants! Des fables, des contes, des rumeurs … mais pas de vraies personnes! Puis me vint alors à l’esprit les horreurs qu’ils étaient capables de commettre : tous ces gens morts, vidés de leur sang. Je pâlis. Je reculai et me retrouvai acculée à la porte. Alors il avança, doucement, s’approcha de moi jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres, puis, il pencha sa tête vers mon cou, ensuite plus rien, le noir.

Lorsque j’ouvris les yeux, la lumière du jour m’aveugla. Je me redressai et découvris que j’étais assise sur le lit d’une luxueuse chambre, mais comme le reste du château, très peu meublée. Elle contenait le lit sur lequel j’étais, un bureau et une armoire. Je me levai et allai jusqu’au bureau. Là, je trouvai un carnet et une plume. Sans que je sache pourquoi, je me mis à raconter ce qui m’était arrivée. Quand j’eus fini, je cachai le carnet dans ma poche. On frappa à la porte. L’homme que j’avais rencontré la veille entra, mais il resta dans l’ombre de la porte, il me dit de prendre des vêtements dans l’armoire et de le rejoindre dans la salle à manger pour dîner.

Je me dirigeai vers l’armoire et l’ouvris. Dedans, accrochée sur un simple porte-manteau, était suspendue la plus somptueuse des robes que j’aie jamais vue : elle était très vaporeuse, avec un dos nu, un décolleté brodé de perles de cristal, et arborait toutes les nuances de bleu. Je l’enfilai. Elle était vraiment magnifique. Sa couleur mettait en valeur mon teint et contrastait avec mes longs cheveux bruns. Cela faisait longtemps que je n’avais pu jouir d’un tel luxe et je me rendis compte que cela me manquait. Une fois prête, je me mis à la recherche de la salle à manger, j’errais dans les couloirs jusqu’à enfin la trouver. J’entrai et me retrouvai dans une salle de taille moyenne, éclairée par des chandeliers. Au centre se trouvait une immense table apparemment dressée en mon honneur. Sortant alors de nulle part, l’homme s’avança vers moi et m’examina de la tête aux pieds. J’en déduisis que ma tenue lui plaisait car il me décocha un sourire ravageur, et m’invita à m’asseoir.

« Je suis désolé de cet accueil peu chaleureux, veuillez m’en excuser », me dit-il.

C’est vrai que son accueil n’avait pas été ce qu’il y avait de plus chaleureux, mais les sourires et son invitation à dîner avaient déjà tout effacé.

« Vous êtes pardonné », lui répondis-je.

On apporta le dîner, mais il ne mangea rien et se contenta de me faire la conversation. Nous parlâmes de tout et de rien jusqu’à tard dans la nuit, plus le temps passait plus je le trouvais plaisant. En fait, il était même très gentil, quelque peu vampirique avec ses grandes dents, mais étonnamment gentil. Une fois le repas terminé, il me raccompagna jusqu’à ma chambre où il me laissa seule avec moi-même. Quand le bruit de ses pas se fut éloigné, je m’étendis sur le lit. La chaleur des édredons me parut bien ridicule face à celle que me procurait mon corps en feu, chaque parcelle de ma peau était comme enflammée ! Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Qu’est ce qui pouvait tant me bouleverser ? Était-ce lui ? Impossible, je venais à peine de le rencontrer et il m’avait clairement agressée lors de notre première rencontre. Oui, mais qu’est-ce qu’il était beau ; séduisant ; intelligent et … Non ! Stop ! Je ne devais pas penser à lui ! Il était possible que je sois son prochain repas ! Et puis, euh … Je ne trouvai rien à redire. Certes, il m’avait agressée, mais il avait ensuite eu une conduite irréprochable et il s’était excusé, admis-je. Peut-être que si je faisais une bonne nuit de sommeil, j’aurais les idées plus claires. A peine avais-je fini cette pensée que mes yeux se fermèrent et je me retrouvai plongée dans un rêve merveilleux peuplé de beaux vampires.

Le lendemain, les doux rayons du soleil vinrent me chatouiller le visage et réveillèrent. Je posai le pied sur le sol de pierre et marchai jusqu’à la fenêtre, la vue était splendide, des forêts de pins s’étendaient à perte de vue et l’on devinait, au loin, la silhouette majestueuse des montagnes.

Après m’être lavée et habillée, je sortis de ma chambre et me promenai dans le manoir. La robe blanche que je portais était assez courte ce qui me permettait d’apprécier la douce chaleur des premiers jours du printemps. Je trouvai les jardins et m’y baladai pendant un certains temps lorsque je tombai sur un petit bassin. C’était vraiment très tentant et je ne pus résister, j’enlevai ma robe et plongeai dedans. L’eau était un  peu froide mais je n’y prêtai pas attention, trop heureuse de pouvoir nager. Je serais bien restée dans l’eau si mon beau vampire ne m’avait pas appelée pour déjeuner.

Je me hâtai de le rejoindre. Il m’attendait sur le seuil de la porte, tenant dans ses mains un magnifique bouquet de roses rouges. Il me les tendit. Je me sentis rougir et me giflai mentalement. C’était stupide de ma part de croire qu’un bouquet de roses signifiait quelque chose !

« Ceci est pour me faire pardonner, me dit-il. Cela faisait longtemps que je n’avais vu quelqu’un et je suis devenu quelque peu agressif. Mais je sais que quelque chose, peut-être la curiosité, mais je ne pense pas que ce soit ça, car c’était très violent et très intense aussi, m’a empêché de vous tuer lors de notre première rencontre. »

Je rougis de plus belle, et je crois qu’il le remarqua car il sourit. Il se pencha vers moi. Je m’attendais à ce qu’il aille vers ma gorge, mais il approcha son visage du mien et me déposa un baiser sur la joue. Je souris à mon tour. La sensation de ses lèvres froides était très agréable et m’avait permis de me ressaisir.

« J’ai une surprise pour vous, me dit-il, suivez-moi. »

Le ciel commençait à se couvrir, et on sentait l’orage qui approchait. Cela me rappela mon arrivée quelques jours plus tôt. Étrangement, je me sentais plus en sécurité auprès de lui, que dehors avec les gardes à mes trousses, alors qu’il était capable de me tuer d’un coup de dents. Cette pensée me fit tressaillir. Non, il ne me tuerait pas, car il en était incapable.

J’interrompis le fil de mes pensées car nous venions d’arriver dans une partie du château que je ne connaissais pas. Nous entrâmes dans une pièce assez vaste pourvue d’une cheminée et d’un four à pain … la cuisine! Que faisions-nous ici? Comme s’il avait entendu ma question muette, il se retourna et me tendit un panier de pique-nique. Il m’annonça que nous allions faire une balade à cheval et que nous ferions une pause pour déjeuner. Cette proposition m’enchantait même si le temps n’allait pas en s’améliorant et que nous allions sûrement devoir rentrer plus tôt que prévu car le ciel était chargé d’électricité.

Nous nous dirigeâmes vers les écuries. Là bas, deux étalons, l’un d’un noir d’encre, et l’autre d’une blancheur éclatante, nous attendaient. Nous montâmes sur leurs dos et nous mîmes à galoper. Ce matin je m’étais trompée. Nous n’étions pas entourés de forêts, elles s’arrêtaient derrière le château, et devant celui-ci, d’immenses plaines vallonnées s’étendaient sur de nombreux kilomètres. Je m’élançai. Les sabots de ma monture filaient à travers les herbes folles et les champs de coquelicots. Je m’agrippai fermement et me laissais bercer par le bruit régulier du galop. Je tournai la tête vers mon vampire, il me regarda et sourit. Cela faisait déjà plusieurs fois que je le voyais sourire, mais il me faisait toujours le même effet. Je me sentis fondre de bonheur.

C’est alors que l’orage éclata. Ce fut si violent et si bruyant que ma monture prit peur et rua. Je fus projetée en l’air. Mais juste avant que je ne touche le sol, des bras musclés me rattrapèrent et il me prit dans ses bras. Nos chevaux couraient déjà vers le manoir, nous laissant là, sans rien. Enfin, sans rien n’était pas le mot juste étant donné que je venais de voir le panier de pique-nique aux pieds de mon super-vampire. Il avait dû tomber quand ma monture avait rué.

« Est-ce que vous allez bien? me demanda t-il, sincèrement inquiet.

-Oui. Mais c’est uniquement grâce à vous. Merci. »

Je le sentis se détendre. Bien que je sois désormais en sécurité, il me tenait toujours dans ses bras. Lorsqu’il me reposa par terre, mon corps était en feu. Il allait falloir que j’apprenne à me contrôler. Je crois qu’il m’aurait fallu un seau d’eau froide pour que mon corps cesse de brûler et mon cœur de s’affoler. Je m’en voulus d’avoir eu cette pensée. Aussitôt la pluie se mit à tomber. Mon beau vampire se tourna vers moi.

« Vous permettez ? »

Je ne voyais pas ce qu’il voulait que je lui permette, mais j’acquiesçai. Il me prit dans ses bras et se mit à courir, vite, beaucoup trop vite pour un humain. Je souris mentalement, il était vraiment mon super vampire, mais si nos corps restaient proches trop longtemps, j’allais finir brûler au premier degré! Il courut sur quelques kilomètres jusqu’à ce qu’on aperçoive une petite maisonnette. Il me déposa sur le seuil et nous entrâmes.

Une fois à l’écart du corps de mon vampire, je commençai à ressentir les réelles sensations qu’éprouvait mon corps. J’étais glacée. La pluie avait imbibée ma robe d’eau, et la rendait lourde.

L’intérieur de la petite maison était juste meublé d’un canapé et d’une petite table. Je vis mon beau vampire se diriger vers une … cheminée! Je ne l’avais pas vue! Un tas d’images afflua dans ma tête : la douce chaleur du feu, moi, assise devant, dans le canapé, dans une grande robe-de-chambre avec des chaussons bien chaud et d’énormes couvertures. Je souris à cette idée. Mon beau vampire jeta quelques bûches dans la cheminée et alluma un feu. Si ça continuait j’allais croire qu’il était télépathe! Il déplaça le canapé devant le feu et m’invita à m’asseoir. Je le rejoignis et m’assis à coté de lui.

« Comment saviez-vous ce dont je rêvais ? lui demandai-je.

-Je ne le savais pas, j’ai supposé. »

Il prit l’unique couverture, s’en recouvrit et m’attira contre lui. Je ne m’étais même pas rendue compte que je tremblais. La chaleur de la couverture et celle que me procurait mon corps à une telle proximité de mon vampire suffirent à me faire cesser de trembler. C’était beaucoup mieux que dans mon rêve !

« Je me sens bien auprès de vous ».

La phrase était sortie toute seule et je n’avais pas pu la retenir, d’ailleurs, je n’en avais pas eu envie. Je scrutais son visage, cherchant le moindre signe de désapprobation. Au lieu de ça, il m’embrassa. Son baiser était doux et frais. C’est alors que je compris, si mon corps brûlait en sa présence c’était parce que je l’aimais! Comment avais-je pu être aussi stupide! Je n’avais rien vu venir! Pendant que je me sermonnais mentalement, il me regardait avec tendresse. Je me blottis contre lui et m’endormis.

Je me réveillai quelques heures plus tard. J’étais étendue sur le canapé de la maisonnette. Je me redressai.

« Déjà réveillée ? »

Mon beau vampire fini de mettre la table et vint m’embrasser, je me réveillai complètement au contact de ses lèvres et souris. Il m’accompagna jusqu’à la table où je m’assis en face du seul couvert, je remarquai qu’une fois encore il ne mangeait pas. Cette fois-ci, je me retournai vers lui.

« Pourquoi ne mangez-vous pas avec moi ? »

Je le vis se raidir. Bien sûr, je connaissais déjà la réponse à ma question, mais il fallait que je lui demande, pour en être sûre. Il se tourna vers moi, son regard était vide, son visage sans expression.

« Comme vous le savez, je dois me nourrir de sang si je veux vivre, mais je répugne à boire celui des humain. Je me nourris toujours seul, et uniquement d’animaux condamnés. Je m’en veux de devoir tuer des animaux innocents pour ma survie personnelle. Je trouve ça égoïste. »

Son regard confirmait ses dires, il était empli de regrets et de dégoût pour lui-même. Je me levai et le pris dans mes bras.

« Je ne veux plus que vous le fassiez seul. Je viendrai avec vous. »

Il fit un pas en arrière et me regarda droit dans les yeux. Son regard vert de jade était suppliant.

« Non, s’il vous plaît. Vous ne pouvez pas voir ça. C’est monstrueux. Je suis monstrueux.

-Si vous ne me laissez pas vous accompagner je vous y forcerai.»

Et c’est ce que je fis. Je mis du temps à le convaincre mais il finit par accepter. Pendant les semaines qui suivirent, je l’accompagnai régulièrement chasser. Ce n’était pas aussi terrible que je l’avais cru, il était très rapide et anesthésiait toutes ses proies avant de les tuer. Au lieu de nous éloigner, le fait que je l’accompagne chasser nous rapprocha et nous fûmes désormais extrêmement complices.

Un soir que nous nous baladions dans les jardins, mon beau vampire se tourna vers moi, le visage grave.

« Qu’y-a-t-il ? m’inquiétai-je.

-Vous savez, je me suis toujours dit que je ne trouverai jamais mon âme sœur, et vous voilà. Vous êtes la plus merveilleuse des personnes qu’il m’ait été donné de rencontrer. Je vous aime bien plus que tous les mots ne pourraient l’exprimer. Aujourd’hui, je tiens plus à vous que je ne tiens à ma propre vie. Je crois que s’il vous arrivait malheur, je ne survivrai pas.

-Je vous aime tout autant. Mais pourquoi me dîtes-vous cela maintenant ?

-Parce que la vie est courte pour les humains et je vous aime. Lorsque vous arriverez au terme de votre vie, je me retrouverai seul, sans vous. Je …»

Je savais ce qu’il allait me demander. Cela faisait déjà plusieurs jours que je réfléchissais à la possibilité de ma transformation, je n’avais jamais réussi à me décider. Mais maintenant la réponse me semblait évidente. Pour la première fois de ma vie, je savais que je prenais la bonne décision.

« Oui .J’accepte de devenir une vampire. »

Ma réponse le stupéfia .Je pense qu’il ne s’attendait pas à ce que je comprenne ce qu’il allait me demander, et si j’avais compris, il s’attendait à ce que je lui sorte une longue liste d’excuses. Je venais de le prendre au dépourvu. Il s’attendait à tout. Sauf à ça.

Je lui souris et me jetai à son cou. Je l’embrassai et il me rendit mon baiser. Nous restâmes enlacés, son corps froid contre le mien, en savourant les derniers instants de ma vie humaine.

Nous avions décidé que ma transformation aurait lieu dans la chapelle, là où nous nous étions rencontrés. Nous nous dirigeâmes donc, main dans la main, vers ma nouvelle vie.

Nous entrâmes dans la chapelle. Il m’aida à monter sur l’autel. Une fois que je fus bien installée, il se pencha au-dessus de moi et plongea son regard dans le mien.

« Es-tu sûre de toi ? Tu sais que c’est irréversible, tu devras rester avec moi et… »

Je l’interrompis d’un baiser .Il sembla convaincu.

« Ca risque d’être douloureux », me prévint-il.

Alors il se pencha vers moi. Il m’embrassa la gorge, laissant ses canines effleurer ma peau. Je déglutis. Il m’anesthésia puis je sentis deux petits trous se percer, une simple pression avait suffi à ses canines pour perforer ma peau et ma jugulaire. A partir de là, j’eus l’impression de comater. Je me sentis me vider de mon sang, de mon énergie, de ma vie… Lorsqu’il eut fini, il ne me restait plus beaucoup de sang et j’étais au bord de l’évanouissement. Il me releva la tête et me força à ouvrir les yeux. Il me présentait sa gorge d’où coulait du sang…du sang ! Mon esprit était contre le fait de boire le sang de mon vampire, mais c’était mon corps, et non mon esprit qui avait désormais le contrôle. Je me jetai à sa gorge et bus avec avidité. Lorsque j’eus fini, il me reposa la tête et s’écarta de l’autel .Je ne savais pas ce qu’il attendait. Je fus soudain parcourue d’un violent tremblement. C’est alors que je compris ce que mon vampire avait voulu dire par : «ça risque d’être douloureux ». La douleur était intenable. Le tremblement s’était mué en une douleur atroce. Je me tordais dans tous les sens et j’apercevais de temps à autres, à travers mes larmes, le visage horrifié de mon vampire. Je crus bien mourir, et les heures qui passèrent furent les plus longues de ma vie. Lorsque la douleur cessa, j’étais dégoulinante de sueur et de larmes. Je me sentais pleine de vie, même si mes muscles étaient encore tout endoloris et que ma tête me faisait souffrir. Je descendis de l’autel et titubai jusqu’à mon vampire. Les heures précédentes avaient du être pénible pour lui aussi et je lui fis un sourire que je voulais rassurant.

C’est alors que je les sentis, aussi meurtrières et tranchantes que celles de mon vampire, mais celles-ci étaient miennes. Mes canines.

Loïse Renard-Mendez

 

J’espère que ce texte vous a plu. N’hésiter pas à le commenter!!!

4 commentaires

    1. C’est une nouvelle fantastique trés simple mais trés originale. Je suis en 4eme aussi.

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